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2 min
États-Unis, 1957

Production : Robert Breer
Sans dialogues

Robert Breer: le film défié



Résumé


Les gens semblent lire dans le titre du film bien plus que ce que j’ai voulu y mettre lorsque je l’ai réalisé. Voir l’homme et son chien à la fin du film est un peu une blague…, c’est l’absurdité qui fait accepter au public ce qui est en fait un jeu libre de lignes et de rythmes purs. « C’est l’un des meilleurs films d’animation de Breer, l’un des plus connus et des plus accessibles. Les lignes se croisent et galopent sur l’écran, comme si elles voulaient devenir des formes, tandis que des sons du dehors se font entendre sur la bande sonore. A la toute fin, les lignes se rejoignent enfin pour former l’illustration momentanée du titre du film. » F. Camping.

L'avis de Tënk


A Man and His Dog Out for Air est un film graphique en noir et blanc, réalisé par Robert Breer en 1957. Il s’agit d’une œuvre entièrement vouée à la versatilité du dessin, à la vivacité du mouvement et à la virtuosité des figures-esquisses.
 
Breer y adopte une position critique à l’égard des systèmes normés et des logiques formelles, de la pression du cadre, de la contrainte du plan et de la logique narrative.
 
Dans cette œuvre exceptionnelle, les fonctionnements métamorphique et métaphorique donnent la possibilité aux formes et aux figures de se mouvoir et de transgresser les contraintes. On assiste à la fois à des transformations progressives (de partie à partie) et radicales (du tout au tout) : une ligne-accordéon en tresse graphique, la chorégraphie d’un homme et de son chien s’éparpillant dans de joyeux ressorts cinégraphiques, ou encore une enfilade de pyramides de signes informels.
 
Ces développements se rapportent aux instances poïétiques [l’étude des conduites créatrices] du geste, du tracé et de la trace, du mobile et du mouvement, aux opérations d’altération, de fragmentation et de dissipation qui règlent le processus créatif de l’artiste.
 
Ils nous renseignent sur leur dimension performative et sur leur potentialité expressive et nous donnent à saisir, à travers ce qui tremble dans l’image, l’instabilité du dessin, le trouble du mouvement et le brouillage passager de la figure.
 

 

 

Patrick Barrès
Professeur à l'Université Toulouse Jean-Jaurès

 

Pour aller plus loin: Visionnez Chez Robert Breer de Jennifer Burford

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