Résumé
Que signifie représenter les traces visuelles de la destruction de l’environnement? Comment communiquer la temporalité du réchauffement climatique dans un support temporel? Telles sont les questions abordées dans ce documentaire expérimental explorant le dégel du pergélisol et ses effets sur divers écosystèmes.
L'avis de Tënk
Situé entre le documentaire scientifique et le cinéma expérimental sensoriel, The Great Thaw est une épopée mélancolique et envoûtante qui révèle à l’écran les contours de nos écosystèmes et de l’intervention humaine sur ses lieux. Dans cette œuvre audiovisuelle à l’ère de l’anthropocène, la notion de trace(s) est présentée avec brio par les cinéastes-performeur·euse·s Michaela Grill et Karl Lemieux. Le spectateur se voit rapidement réfléchir à des questions existentielles. Qu’est-ce que l’humain laisse sur cette terre déjà bien malade? Est-il conscient de la gravité de ce qu’il laisse? Sommes-nous réellement conscients de notre impact individuel? La photographie est plus grande que nature pendant que le discours, lui, est bel et bien désastreux. Le pergélisol fond devant nos yeux tout comme l’avenir qui s’assombrit. La force de Grill et Lemieux est de nous faire ressentir visuellement les changements climatiques et leurs conséquences avec un jeu habile de mise en scène passant d’images sublimes et à des faits réels alarmants. Une œuvre grandiose, universelle et nécessaire à éprouver dans le contexte contemporain.
Émilie Poirier
Responsable des courts métrages
Festival du nouveau cinéma