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26 min
France, États-Unis, 1968

Production : Cine-tamaris
Français

Les films d'Agnès Varda



Résumé


En été 1968, les Black Panthers d’Oakland ont fait plusieurs rallyes d’information à propos du procès d’un de leurs leaders Huey Newton. Ils voulaient – et ils ont réussi – attirer l’attention des Américains et mobiliser les consciences noires à l’occasion de ce procès politique. En 1968, Varda filme les manifestations de soutien organisées autour du procès. C’est l’occasion pour la cinéaste de faire découvrir aux Français ce mouvement radical noir, marxiste et révolutionnaire, qui prône l’autodéfense face à la brutalité policière. C’est à la fois un film militant qui dénonce le racisme en Amérique et une œuvre expérimentale qui mêle recherches sonores et visuelles.

L'avis de Tënk


« Les États-Unis ont déclaré la guerre aux Noirs. Ils l'ont déclarée quand le premier Noir a été amené d’Afrique. » Stokely Carmichael

Quelle démonstration puissante de la force du documentaire, pouvant éclairer et mettre en perspective dans le temps long de l’histoire des sujets d’actualité. Écouter le reportage de la Française Agnès Varda, se glissant dans les rassemblements politiques des Black Panthers d’Oakland en 68, c’est nous aider à saisir la profondeur abyssale de la question Noire aux États-Unis. Un des fondateurs du mouvement, Huey P. Newton, a été arrêté et attend son procès pour le soi-disant meurtre d’un policier blanc. La situation est explosive; un jeune militant de 17 ans, Bobby Hutton a été assassiné peu avant par la police - les Pigs pour les Black Panthers -, tiré dans le dos, non armé, alors qu’il s’enfuyait d’une embuscade. Le mouvement est organisé, vocal, visible, et politise les communautés noires. La richesse théorique et politique des entretiens que Varda réussit à filmer permet de saisir les bases dites révolutionnaires réalistes de l’organisation. L’image de fin de Black Panthers, le portrait de Newton criblé de balles dans la vitrine du quartier général du mouvement par la police, illustre avec force la violence répressive à laquelle est soumise la communauté qui se réveille. Les violences policières auxquelles nous ont soumises l’actualité récente résonnent avec ce portrait et nous interpellent comme spectateur.trice; tolérerons-nous encore cet état de guerre?

 

 

 

Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk

 

 

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