Résumé
En ouvrant des boites oubliées dans le centre d’archive gai de Montréal, on retrouve des bribes d’histoire de la communauté LGBTQIA2S+. On y rencontre Michael et René, premier couple à s’être marié au Canada, Linda et Catherine, deux propriétaires du bar lesbien Le Kiev et kimura, artiste multidisciplinaire aux origines diverses. Le portrait de ces personnages éclatés témoigne de la diversité des communautés queers montréalaises.
L'avis de Tënk
C’est une respiration calme qui ouvre cette quête de mémoire. Ce souffle, c’est celui des activistes, des archivistes et des documentaristes. C’est la vitalité d’un mouvement qui traverse les époques.
Dans une forme d’engagement par le beau, Emboîter leurs pas pose un regard tendre et admiratif sur des personnes pionnières de la communauté LGBTQIA2S+ à Montréal. Ces portraits tout en lumière sont une célébration des identités plurielles, une invitation à poursuivre les traces de celles et ceux qui ont ouvert la voie vers une société plus inclusive.
La matérialité de l’archive — qu'elle soit vinyle, textile ou argentique — agit comme un socle pour la mémoire. Grâce à une approche formelle sans aspérité, on navigue fluidement entre les époques. Le flux des souvenirs, rythmé par un jazz sobre et ponctué par le bruit des numériseurs photo, nous transporte de la rue jusqu’au parvis de l'église, en passant par la piste de danse et le studio d'artiste, des lieux réinvestis pour porter une cause tant personnelle que collective.
Dans les boîtes d’archives se cachent des événements immortalisés par les artistes et conservés par les archivistes qui prennent maintenant un nouveau souffle avec ce documentaire. Car l'archive n'a aucune valeur si elle demeure enfouie dans des boîtes. Pour qu'elle prenne vie, il faut la remettre au grand jour, pointer le projecteur sur ces interstices de l'histoire, poursuivant le nécessaire travail de passation de la mémoire.
Guillaume Massie-Hamel
Cinéaste et ancien étudiant de l'École des médias · UQAM