Résumé
Douze personnes racontent puis interprètent le souvenir d’un rêve de travail. Ces âmes que l’on malmène décrivent, de façon poétique et politique, leur souffrance subjective au travail. Petit à petit, les rêveurs et leurs rêves font le portrait d’un monde dominé par le capitalisme néolibéral.
L'avis de Tënk
A-t-on rêvé quand le bruit de la pluie se mue en pluie de pas et de voix; quand le brouhaha de la cantine laisse place au bruissement du vent dans la cour; quand un faisceau de veilleur de nuit suggère une chorégraphie, ou quand un motif rythmique de cris des mouettes s'estompe pour laisser entendre une trace d'humanité? Par de longues pauses entre les témoignages des rêveurs, Sophie Bruneau nous fait aussi sentir un « rêver sous le capitalisme » éveillé, au travail : une façon de dominer ses propres sens pour échapper aux pressions omniprésentes de l'ordre hiérarchique avant les cauchemars de la nuit.
François Waledisch
Ingénieur du son