Résumé
Géographies de la solitude est une immersion dans le riche écosystème de l’île de Sable et dans la vie de Zoe Lucas, une naturaliste et environnementaliste qui habite depuis plus de 40 ans sur cette parcelle de terre isolée dans le nord-ouest de l’océan Atlantique. Tourné en 16 mm et utilisant un vaste éventail de techniques cinématographiques écologiques et novatrices, ce long métrage documentaire expérimental est une collaboration ludique et respectueuse avec une île et sa gardienne.
L'avis de Tënk
Deuxième long métrage de Jacquelyn Mills, encensé par le milieu du documentaire ici comme ailleurs, Geographies of Solitude s’inscrit dans la continuité de son film précédent, In the Waves (2017), qui brosse le portrait d’une autre femme, sa grand-mère, une femme âgée, forte et touchante. In the Waves commence d’ailleurs lui aussi sur un plan des vagues de la Nouvelle-Écosse, province d’origine de Mills. De ses productions se dégage une volonté de faire ressentir avant de faire connaître, un élan sensoriel vers la nature comme mode d’accès à l’autre.
À l’aide de sa pellicule, de ses microphones de contact et de son œil poétique, Jacquelyn Mills nous présente un film expérientiel qui met en lumière un aspect intime et ritualisé de la démarche scientifique. La dévotion complète de Zoe Lucas à la préservation de l’île de Sable, la méticulosité de son travail, jour après jour, le soin qu’elle met dans la cueillette d’informations, dans le dénombrement des spécimens et l’enregistrement des données – bref, dans tout ce qu’elle entreprend – révèlent une certaine éthique du care, qui se traduit également dans la réalisation de Mills. Appuyé par des choix esthétiques conséquents, le regard que la cinéaste pose sur la naturaliste met en valeur l’interdépendance et la vulnérabilité des différents éléments de l’environnement qu’elle côtoie de manière intime.
Aimé Majeau Beauchamp
Cinéaste
Extrait tiré de « Geographies of Solitude : un grain de sable dans l’image », un texte d'Aimé Majeau Beauchamp
à découvrir dans le dossier de la revue Spirale intitulé : Regards naturalistes : voir en haute définition