Résumé
Atteint d’une flèche, un orignal échappe à ses poursuivants pour aller mourir loin en forêt et s’offrir en festin à ses congénères. Guêpes, mouches et coléoptères d’abord, puis corneilles, pygargues, vautours, et enfin tous les mammifères carnivores de la forêt boréale se font convives. Le banquet est l’occasion de jeux, de rituels et de conflits entre espèces et entre rivaux de mêmes familles. Au printemps, il ne restera plus rien du géant hormis la silhouette de son corps imprimé à même la nature.
L'avis de Tënk
Robert Morin est convaincu de n’avoir aucune signature auctoriale et aucune notion de ce qu’est la nature. Il affirme également ne pas aimer le cinéma. Néanmoins, c’est justement son idée de nature qu’il nous livre dans ses deux plus récents films, 7 paysages (2022) et Festin boréal (2023), qui seraient les volets initiaux d’une trilogie de « thrillers contemplatifs ». Le premier arrive à raconter une histoire à partir d’une série de plans statiques de la faune et de la flore environnant la maison de campagne du cinéaste à Montcerf. Le second suit la décrépitude d’une carcasse d’orignal en pleine forêt.
« Ce que le cinéma fait, c’est bien plus que d’enregistrer du temps et du mouvement. Il enregistre des métamorphoses. En fait, dans cette optique, dès qu’il y a du temps et du mouvement en jeu, on enregistre forcément de la décrépitude. […] Le cinéma est un art de la décrépitude et de la métamorphose visuelle. […] C’est pour ça que je crois que mes deux premiers vrais films sont 7 paysages et Festin boréal. »
Ralph Elawani
Écrivain, journaliste et éditeur
Extrait tiré de « L’intention du paysage », un entretien de Ralph Elawani avec Robert Morin
à découvrir dans le dossier de la revue Spirale intitulé : Regards naturalistes : voir en haute définition