Résumé
À Saskatoon, en janvier 2000, sous une température glaciale de -20 ºC, le jeune Autochtone Darrell Night est abandonné sur le bord de la route par deux policiers. Il parvient à échapper à la mort en s’abritant dans une centrale électrique. Plus tard, Darrell apprend que le corps gelé d’un Autochtone est découvert dans les mêmes environs. Quelques jours plus tard, le scénario se répète quelques centaines de mètres plus loin. Le choc de deux mondes fait le récit des événements bouleversants entourant la mort tragique de ces deux jeunes autochtones. Le film expose la dissidence d’une communauté méfiante face à une force policière qui doit maintenant affronter la vérité.
L'avis de Tënk
Que les abus de pouvoir et le racisme systémique colorent les actes du corps policier, que pour les communautés racisées et minoritaires, la police représente un danger plutôt qu’une institution de confiance, tout cela n’a rien d’un discours rare; rien d’une réalité nouvelle. Le fossé qui sépare la police des communautés opprimées est si grand qu’on parle de deux mondes, et quand ils se rencontrent, d’une collision.
En 2000, Darryl Night survit aux actes brutaux, glacés et prémédités de la police. Suite à son témoignage, nombre d’autres cas similaires refont surface. La mort de Neil Stonechild en est un. Au vu des préjugés envers les autochtones, on avait supposé qu’il était disparu de la ville, saoul et sans vêtements. En 2003, une enquête du ministère de la Justice conclut que la police municipale a bel et bien joué un rôle dans sa disparition. Une enquête qui ne dépose aucune accusation néanmoins puisque, semble-t-il, les preuves manquent. Les condamnations et la justice tout autant.
En 2005, Tasha Hubbard entame une discussion publique autour de ces cas qu’elle désire archiver pour informer des actes qu’a pu commettre la police, pour souligner les luttes autochtones pour la reconnaissance de leurs droits. Suite au visionnement du documentaire dont la forme de type reportage d’enquête permet de creuser autant que possible dans ces évènements en interrogeant d’un oeil critique les discours policiers, ce que l’on nomme les Freezing Deaths de Saskatchewan semble être une nomination euphémique pour désigner des meurtres.
Gabrielle Ouimet
Directrice artistique de Tënk