Résumé
Ce premier long métrage pose un regard attentif sur Parc-Extension, quartier le plus densément peuplé de Montréal. Je me souviens d’un temps où personne ne joggait dans ce quartier propose une série de tableaux intimes et contemplatifs sur celleux qui vivent dans ce secteur en pleine mutation. L’artiste observe le tissu social singulier de ce quartier particulièrement menacé par l’impitoyable gentrification.
L'avis de Tënk
Récemment, un collègue parisien, fraîchement arrivé à Montréal, m’a confié être quelque peu déçu par la ville. Il s’attendait à quelque chose de plus « intéressant », surtout sur le plan architectural. Sa remarque m’a laissé perplexe. Je ne savais trop quoi lui répondre. J’ai toujours trouvé l’architecture montréalaise belle à sa façon, mais je ne crois pas que ce soit là que réside le véritable charme de la ville. Alors je me suis contenté de dire : « C’est dans les petites choses. »
Peu de cinéastes depuis l'effervescence du cinéma direct semblent avoir compris cela aussi bien que Jenny Cartwright avec Je me souviens d’un temps où personne ne joggait dans ce quartier, véritable et magnifique mosaïque ethnographique d’une ville vivante et mouvementée. Si le synopsis du film présente Parc-Extension comme quartier « particulièrement menacé par l’impitoyable gentrification », Cartwright ne prend pas en pitié ses habitant·e·s. Au contraire, elle démontre merveilleusement bien avec ses images impressionnistes et sa magnifique bande sonore que le quartier est tout sauf mort, que Montréal n’est pas que le stade olympique, l’oratoire Saint-Joseph ou encore le Mont-Royal. Que Montréal c’est plutôt deux étrangers jouant aux échecs dans un parc; c'est se trouver à sa boulangerie préférée un samedi matin. Que le quartier pluriculturel de Parc-Extension, c’est la diversité, l’unicité et la richesse.
Jean-François Vaudrin
Responsable des acquisitions chez Tënk
et critique de cinéma