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89 min
Québec, 2022

Production : Ciné-Scène
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Société



Résumé


Vingt jeunes acteurs et actrices sont réuni.e.s en laboratoire par les metteures en scène Véronique et Gabrielle Côté afin de créer une œuvre collective pour l’un des grands théâtres nationaux. Sur une année complète, le groupe fouille la poésie contemporaine québécoise avec l’objectif d’en tirer « l’esprit du temps ». En atelier comme aux quatre coins du territoire, nous assistons au processus de mise au monde de la pièce Je me soulève. Quel peuple serons-nous à l’avenir ? Que peut l’art pour transformer le monde ? Pourrons-nous encore faire des enfants ? Insurgé.e.s, habité.e.s par la ferveur des gens qui rêvent de beauté, n’obéissant qu’à leur intuition, ils et elles érigent une ode à la vie. Et lorsque -coup de théâtre !- l’une des leurs est élue à l’Assemblée nationale du Québec, la poésie se trouve littéralement mêlée à la vie politique du pays.

L'avis de Tënk


Deux metteures en scène concentrées à éplucher les voix de la poésie contemporaine québécoise percent l’écran par la franche explosion de leur rire excité, contagieux, devant l’embryon du projet théâtral qui tranquillement se soulève. Tout de suite, leur rire nous atteint, et nous voilà embarqué.e.s dans une longue aventure.

Un simple coup de baguette, et c'est en deux minuscules fourmis affairées qu'elles se métamorphosent, sillonnant les empilages de recueils qui s’élèvent, d’une voix solidaire, à hauteur de poings fermés, comme l’édification lente d’une identité collective. Elles rapportent à leur souveraine en devenir; celle qui brandira le trident, les lettres et les mots dont elles choisiront d’honorer le politique, et elles invitent leurs vingt collaborateurs et collaboratrices à creuser ces méninges collectives et escalader ces empilades de paraboles, de figures, d’idées, d’allégories, à la manière de quelques plans de haricots magiques. C’est qu’en se soulevant au singulier, on finit par se soulever au pluriel. 

Passionnées, travaillantes, infatigables, à la pêche aux phrases qui donneront le coup d’envoi d’un spectacle politique de poésies polyphoniques, elles cherchent et esquissent, ensemble, l’esprit de leur temps. 

Dans sa propre fourmilière mais construite du même sable, avec ses dix années au-dessus, Hugo Latulippe fait vibrer son optimisme qu’il dit inné à l’être humain, pour dresser une apologie de l’avenir, pour rechercher le sacré dans l’oeil politique de cette génération post-printemps érable qui continue d’investir collectivement les luttes, debout sur les planches.  

Devant l’écran, tout nous semble sacré, depuis le questionnement initiatique de l’une des metteures en scène jusqu'aux bancs de bélugas. Et si le sacré émane des images, ce sont les mots qui nous le reconfirment: c’est le vivre ensemble, c’est la vie qui est sacrée. 

Hugo Latulippe y va d’un ton qui décongestionne les affects, échafaudé à même l’agencement d’un lyrisme narratif, d’une caméra braquée sur un processus intime de création, sur des témoignages individuels, pourchassant l’authenticité derrière le masque. Le tout en plein vol au-dessus de la grandeur des paysages québécois, couchant la poésie sur la beauté du territoire.

 

 

 

 

 

 

Gabrielle Ouimet
Directrice artistique de Tënk

 

 

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