Résumé
Les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste déclenchent toute une frénésie dans la communauté francophone québécoise. À Montréal, le défilé, les vendeurs de souvenirs, les danses, les feux de joie et les spectacles sont autant de manifestations qui permettent aux participants d’exprimer haut et fort leur fierté nationale.
À propos de l’émission
Chaque semaine, les jeunes journalistes de “20 ans express”; partent à la recherche de nouveaux sujets et sont à l’affût des opinions émises par la jeunesse canadienne-française. Leurs reportages accordent la parole aux jeunes, qu’ils soient étudiants, ouvriers, sportifs ou intellectuels.
L'avis de Tënk
Parce qu’il nous apparaissait si difficile de réfléchir à la Saint-Jean-Baptiste aujourd’hui, dans un contexte où les questions nationales semblent presque caduques au vu des enjeux environnementaux et où l'idée de nation est devenue suspecte, récupérée par un discours aux relents de xénophobie, il nous semblait tout indiqué de se tourner vers le passé, question de prendre une pause du présent.
Nous avons déniché cette émission de 1964, réalisée par Radio-Canada et qui donnait la parole aux jeunes sur des questions de société diverses, alors dédiée à la fête nationale. 1964 ; si loin et si proche. Le journaliste Normand Cloutier sillonne les rues de Montréal et questionne les badauds : que signifie pour vous la Fête nationale?
L’identité nationale commençait à réellement "signifier" dans les différentes couches de la population. Une fierté émerge pour ce peuple qui s’appelle alors « canadien-français ». Une prise de conscience. La fête est présentée différemment ; non plus un rituel religieux, mais une manière de se célébrer collectivement. « On s’aperçoit qu’on vit véritablement comme collectivité. », nous dit avec aplomb une jeune femme. Une émancipation qui paraît alors si fragile ; les chansonniers chantent à la française, le mot « québécois » n’est dans aucune bouche et les différences de classe gardent isolés les travailleurs et travailleuses des festivités.
Que nous dit cette émission sur le présent ? Que la notion de collectivité n’est pas liée à une soi-disant pureté des origines, mais bien à un vécu partagé. Une envie d’être ensemble et de construire, « une collectivité qui bouge », qui ne se contente pas de suivre. Permettons-nous de rêver à un vivre-ensemble inclusif et porteur.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk