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8 min
France, 1960

Production : INA
Français

Robert Breer: le film défié



Résumé


Commentant une exposition du peintre Robert Lapoujade, Jean-Paul Sartre écrivait : « Robert Lapoujade donnera aux foules une matière mouvante rigoureusement unie au sein de la dispersion, l’unification explosive des foules ». Ce film, premier essai cinématographique du peintre, nous en propose une approche symbolique et abstraite. Par l’utilisation de poudres animées et de photographies réalistes, l’auteur rend sensible « l’aventure innombrable et multiple de l’homme ». Rire et douleur, amour et mort, souffrances et joie forment la trame de cette unité des foules. La musique, au moyen de rythmes anciens et de documents sonores modernes, rend encore plus hallucinante la force sauvage des foules.

L'avis de Tënk


Foules est l’un des premiers films réalisés par le peintre, cinéaste et écrivain français Robert Lapoujade, à l’époque où il travaillait en collaboration avec le Service de la Recherche de la RTF, alors dirigé par l’ingénieur, compositeur et théoricien Pierre Schaeffer. Cette œuvre témoigne notamment des prises de position politiques de l’artiste et de son hostilité à l’égard de la guerre d’Algérie.
 
Foules est avant tout un déversement d’images d’archives et d’images créées de toutes pièces : un flux hétérogène, un trop-plein d’images en rafale, sans autre référent à première vue que ce flux lui-même ; sans autre visée poétique que le clignotement qu’il produit ; sans intention d’animer les foules, mais plutôt pour opérer un travail sur le mouvement et sur ce qu’il traduit au plan thématique.
 

Le film tresse, autour d’un mouvement-vertige, des séquences d’animation de matières (poudres et grains de poivre), des notes graphiques et picturales, des images témoins ou relais et des pièces sonores.
 
Délaissant le montage de plans et sa fonction qui consiste à « coaguler en histoire » (comme le disait si bien Lapoujade), il quête l’émergence d’un sens nouveau, d’une autre réalité à laquelle concourent les unités-fragments, appelées ici « récits de matière », « récits plastiques », « récits d’image » ou encore « récits sonores », tous organisés autour d’une narration démultipliée.
 

 

 

Patrick Barrès
Professeur à l'Université Toulouse Jean-Jaurès

 

Pour aller plus loin: Visionnez Jamestown Baloos de Robert Breer

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