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29 jours
7 min
Québec, 2020

Production : Charles-André Coderre
Sans dialogues

Regard animal



Résumé


À partir d’une performance audiovisuelle 16 mm, le film et la musique sont mis en mouvement comme des particules enchevêtrées.

L'avis de Tënk


D’abord imaginé pour accompagner une performance de la musicienne Jessica Moss, Particles est composé de fragments hétérogènes rassemblés par un travail d’alchimie pelliculaire. Ceux qui sont familiers avec l’oeuvre de Charles-André Coderre reconnaîtront l’approche d'un art patiemment développé depuis une douzaine d’années. Le traitement chimique de la pellicule, ainsi que son développement au moyen d’algues, de café ou de terre produisent des couleurs denses et chatoyantes, rouge, violet et turquoise, comme si leur lumière émanait des choses elles-mêmes.

Tourné en Inde et au Myanmar, le film nous entraîne dans un mouvement qui entremêle images de la circulation urbaine et travellings en voiture, plans rapprochés de plantes et abstractions lumineuses. Si la signification nous échappe à première vue, c’est que chez Coderre le sens réside dans la fusion même de la matière.

Peu à peu, les images réitérées d’un joueur de cricket effectuant un lancer et d’une vache déambulant parmi les passants d’une ville se conjuguent pour occuper la fin du film. Le cricket étant un sport que les Indiens ont pris aux colonisateurs anglais comme on s’empare d’un butin de guerre, imaginons que les grands gestes du bowler s’offrent à nous comme un appel à la fois à l’insurrection et à l’embrasement des formes du cinéma, libération qui trouve ici son équivalent dans la circulation sans entrave de l’animal. Le sens de Particles apparaît dès lors tout entier contenu dans la célébration des agencements infinis de la matière et du vivant, humains et non humains liés.

 

 

 

Sylvain L'Espérance
Cinéaste

 

 

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