Résumé
Pionnier du cinéma direct et cinéaste indépendant de la première heure, René Bail est cependant une des figures les plus méconnues du cinéma des années 50. Son oeuvre marginale n’a certes pas été servie par le destin tragique de l’homme qui, à l’âge de 40 ans, fut victime d’un terrible accident qui le laissa brûlé au troisième degré sur plus de la moitié de son corps. Condamnée à la relégation, son oeuvre aurait pu sombrer dans l’oubli. Mais sa rencontre avec le cinéaste Richard Brouillette lui redonne l’envie de vivre et de terminer son film. Adagio pour un gars de bicycle relate la vie exceptionnelle de cet homme au passé et au présent, car, jusqu’à sa mort en 2007, René Bail aura continué de penser et de voir le cinéma, une passion qui ne l’aura jamais quitté.
L'avis de Tënk
Lumineuse déambulation dans la mémoire vivante d’un pionnier du cinéma québécois, le précieux documentaire de Pascale Ferland navigue entre un beau portrait impressionniste et poignant du cinéaste René Bail et les coulisses d’un geste artistique fou : le tournage de nouvelles images et l’aboutissement de son unique et précurseur long métrage, inachevé depuis 1959.
En accordant une attention aux gestes et aux détails secrets du montage, le film dévoile les coulisses d’un acte rare de création et révèle la somme de deux sensibilités qui ont en commun un cinéma d’artisan inventif et habité.
D’un film sur la transmission et la résilience, l’adagio de Pascale Ferland se mue alors en leçon de vie sur l’amour de l’art et véhicule une croyance dans un cinéma du réel authentiquement en marge, lyrique et fraternel.
Terence Chotard
Cinéaste