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172 min
Québec, 1970

Production : ONF / NFB
Français

Politique



Résumé


Documentaire controversé réalisé en 1970 par Denys Arcand dans le milieu de l’industrie textile québécoise. Le film met en lumière le phénomène de la fermeture de ces usines, la vie quotidienne des ouvriers, frappés par la maladie (surdité industrielle, pneumoconiose), et enfin, les grèves et les luttes pour se sortir de cette pénible situation.

L'avis de Tënk


Premier plan. Un patron d’une usine textile derrière son bureau : « C’est fédéral, vot'affaire ? » Denys Arcand, d’un air arrogant : « Ouin ». Le patron le regarde, tentant de se souvenir de l’organisme pour lequel travaille le cinéaste : « L’Office national du film? » « Oui, oui. Gouvernement libéral. »

C’est ainsi que les portes d'"On est au coton" s’ouvrent. Arcand et son équipe, alors de jeunes cinéastes dans la vingtaine, vont s’engouffrer dans un combat noir et blanc éblouissant, où le fracas sonore incessant des machines de guerre ne semble jamais s’arrêter. Sur l’arène, des travailleurs et travailleuses épuisé.e.s, exténué.e.s, rendu.e.s à bout. Pendant près de 150 minutes, Arcand suit leur quotidien, au travail et à leur domicile, avant l’effondrement fatal, inexorable. Le K.-O. de l’univers industriel du textile au Québec surviendra avant même l’espoir de la victoire des luttes syndicales. Valleyfield, Louiseville, Magog, et tant d’autres villes, abandonnées ainsi de leur moteur économique. L’équipe de tournage, en sillonnant les corridors des usines infernales et en donnant la parole aux ouvriers, fait surgir dans chaque recoin des lieux filmés la présence de maladies pulmonaires et de problèmes de surdité. Le film ne laisse au spectateur aucune possibilité de s’échapper d’un constat d’échec et d’aliénation.

Arcand nous a offert de grands films mais celui-ci, controversé, censuré et baladé pendant des années en copies VHS dans sa version intégrale, est un film politique majeur qui a fait naître et a inspiré bien de ses films suivants, particulièrement "Gina", "Le confort et l’indifférence" et "Le déclin de l’empire américain".

 

 

 

Christian Mathieu Fournier
Cinéaste

 

 

 

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