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15 min
États-Unis, 2019

Production : One Eyed Productions
Anglais, Japonais
Français, Anglais

Memento mori



Résumé


En japonais, il existe un mot spécifique pour désigner les vies qui ne voient pas le jour: Mizuko, qui signifie « enfant de l’eau ». Ce terme est utilisé pour faire référence aux fausses couches et aux avortements. À ce mot, s’ajoute un rituel bouddhiste pour le deuil appelé mizuko kuyo permettant aux femmes de métaphoriquement rendre à la mer leurs enfants d’eau. Entremêlant différents styles d’animation et des images filmées en Super 8, ce film raconte l’histoire personnelle de l’avortement de la cinéaste nippo-américaine Kira Dane.

L'avis de Tënk


L’avortement est certes une expérience intime et personnelle. Le film Mizuko propose le narratif d’une expérience ancrée dans la culture de la cinéaste et scénariste Kira Dane. À cheval entre les États-Unis et le Japon, celle-ci raconte son histoire, portée par des récits poétiques et des dessins magnifiquement colorés, tout en posant un regard indulgent et empathique sur elle-même. Mizuko plonge le spectateur dans une sorte de transe guidée par cette expérience où l’avortement n’est pas ici traité à travers des statistiques ou une intervention chirurgicale. Si l’intervention elle-même est présentée de la perspective de la narratrice par de courts segments flous, l’avortement est plutôt dépeint par les émotions qui l’habitent : la stupéfaction, puis la culpabilité, l’anxiété, la réconciliation avec une nouvelle définition de soi et le soulagement. Ces émotions, véhiculées par le concept de l’eau, amènent une nouvelle représentation de son existence, qui n’est plus définie par la vie et la mort, mais par une continuité où corps et esprit coexistent, inséparables, tout en mettant en évidence la dualité des voies sensorielle et spirituelle de l’avortement.

Chantal Caux
Professeure agrégée à la Faculté des sciences infirmières de l’UdeM
Membre du comité de rédaction de la revue Frontières

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