Résumé
François Delisle dresse un portrait intime de sa mère résidente d’un CHSLD. Une plongée dans la vie quotidienne et médicale d’une femme au terme de sa vie, où persistent le respect, l’amour et la dignité.
L'avis de Tënk
Composé majoritairement d’images fixes, CHSLD donne à voir les derniers moments entre une mère et son fils. L’accompagnement est au cœur de ce récit documenté où le réalisateur présent pour sa mère est lui-même soutenu par les préposées qu’il côtoie et avec qui il tissent des liens au fil des visites que l'on sent de plus en plus émotives, alors que la mort s’immisce doucement dans les paroles échangées et les images captées. Cette expérience intime et personnelle, au caractère universel, révèle l’importance d’un processus qui doit être apprivoisé. Parsemée de choix et de constats difficiles et parfois déchirants, l’épreuve de « laisser partir » un proche peut néanmoins être adoucie et demeurer humaine, que ce soit par un dernier moment passé ensemble qui pourra être chéri ou par un échange apaisant qui occupera la place des regrets. Ce film propose ainsi de démystifier ce processus et de « rendre visible l’invisible ». Geste d’autant plus essentiel considérant les restrictions sanitaires imposées au cours des dernières années où les portes des CHSLD se sont fermées aux proches, les coupant de presque tout contact avec les leurs. C’est notamment pour eux que François Delisle partage son cheminement. Afin que les visites, les constats et les paroles échangées qu’il a eu le privilège de vivre et de « capter » – en sa mémoire et par son appareil photographique – puissent résonner jusque dans l’âme et le cœur de ceux qui en ont été privés.
Rachel Brousseau
Adjointe à la rédaction de la revue Frontières