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Disponible en location
25 min
Québec, 1995

Production : Les Films de l'Autre
Français
Anglais

Mémoire



Résumé


Par la juxtaposition d’instants que l’on dirait dérobés à la ville tellement ils sont empreints de naturel, “Aube urbaine” recrée la réalité d’un matin hivernal. À ces fragments tournés en noir et blanc sont superposés des bouts de récits livrés dans la spontanéité du moment. À l’heure où le soleil se lève, une femme foule la neige, une silhouette se détache sur la blancheur d’un parc, un laveur de vitres et une serveuse s’affairent, des travailleurs et travailleuses attendent l’autobus. En italien, persan, vietnamien, québécois, chantées ou murmurées, ces voix se fondent aux images magnifiques de Michel Lamothe et de Serge Giguère. Leur assemblage évoque un hors-champ aussi immense qu’imprenable, peuplé d’existences modestes, d’êtres effacés dont les histoires demeurent mystérieuses.

L'avis de Tënk


Fil tendu entre la multitude des origines et des destins qui se bousculent dans les petits matins anodins, Aube urbaine fait éclater le récit habituel du cinéma direct. Enlisés dans le gris-sloche des aurores de mars, des spectres du quotidien laissent doucement leur trace dans un entrelacs d’histoires anonymes qui viennent à former une synthèse qui n’est rien d’autre que l’Histoire même. Jeannine Gagné redonne un sens au grand remuement des menus moments qui font la vie des exclu.e.s, de tous ces gagne-petit qui se lèvent tôt pour préparer la ville pour les « vraies affaires » qui, elles, viendront plus tard. Le spectateur, la spectatrice est emporté.e, comme l’ange des Ailes du désir, dans les réflexions, les angoisses, les chantonnements et le grouillement des oublié.e.s, transfiguré.e.s dans ce grand écho kaléidoscopique qui leur donne, pour une fois, une mémoire et une voix. En cela, la cinéaste adopte une forme similaire à son premier film, Sans faire d’histoire (coréalisé avec Michel Lamothe, son fidèle complice). Elle multiplie les jeux entre le son et l’image, enregistrés séparément, dans un collage virtuose et quasi-lipsettien où peuvent s’exprimer librement tous les talents de Louise Dugal (monteuse de l’image et des dialogues) et de Claude Beaugrand (concepteur sonore).

 

 

Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable

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