Item 1 of 4

116 jours
50 min
Belgique, 2023

Production : Bo Films, Lito Films, VRT
Anglais, Ukrainien, Néerlandais
Français, Anglais

Les films du FCVQ



Résumé


Zlata, douze ans, doit trouver ses repères en Belgique après avoir inévitablement dû fuir la guerre dans son pays natal, l’Ukraine. Son père Petro et Findus, le chat, sont restés au pays, tandis que sa mère Ira et son petit frère Martin l’ont accompagnée. Pas à pas, l’adolescente explore non seulement son nouvel environnement, mais aussi sa propre identité. Dans l’attente de l’arrivée incertaine de son père, Zlata s’ouvre peu à peu.

L'avis de Tënk


Zlata est une enfant ordinaire, tout ce qu’il y a de plus normale, qui va au musée avec sa famille. Elle s’arrête sur le tableau d’une jeune fille brune qui lui ressemble, étalée sur un tapis persan et jouant avec son chat. Tout cela serait d’un banal si ce n’était du fait que Zlata est une réfugiée ukrainienne exilée en Belgique. Son propre chat, Findus, est resté là-bas avec son père, dans sa maison à moitié désertée. Le film est ponctué par la présence (tant visuelle qu’évoquée) et les ronronnements de Findus que Mattias Bavré ramène encore et encore, comme un écho incarnant à lui seul tout ce qu’elle a dû abandonner, ce qui lui manque, ce qui est si loin d’elle maintenant. Ce chat est le motif central du film, obsession de Zlata qui pense à lui (peut-être pour essayer de moins penser au reste), le dessine, le sculpte en pâte à modeler, rêve à lui. Même lorsque son père tant espéré les rejoint enfin, c’est le désir d’un chat qui prime.

Entre l’école, les corvées, les courses, Zlata s’accroche à ses souvenirs et, malgré ses 12 ans et son vécu déjà ébranlé par des événements qu’aucun·e enfant — aucun être humain — ne devrait vivre, elle reste déconnectée de cette guerre qui afflige son pays. La puissance de ce désir insondable d’être de retour chez elle l’empêche… de comprendre? d’accepter? d’imaginer? l’horreur des bombes qui pleuvent toujours sur sa patrie, que sa mère et sa grand-mère doivent sans cesse lui rappeler. « C’est dangereux. C’est arbitraire. C’est réel. C’est sans fin. » Alors il lui reste l’ennui, traversé par de petites joies quotidiennes, que le cinéaste filme avec une retenue et une douceur infinies, dans l’intimité des visages et des gestes qui parlent plus que toute parole. 

 

Claire Valade
Critique et programmatrice

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