Résumé
Andreia et Leidiani vivent dans une favela de Belo Horizonte : tandis que l’une attend son mari emprisonné et s’occupe des enfants, l’autre rêve de partir. La caméra entre dans le quotidien de ces deux femmes qui, au fil de conversations moins anodines qu’elles ne le paraissent, brossent un portrait de la vie dans la favela, empreinte de violence mais aussi de solidarité et d’espoir.
L'avis de Tënk
Dans la cinématographie brésilienne, de nombreux films s’intéressent à l'univers des favelas. Baronesa est pourtant une œuvre hors du commun à bien des égards. Plutôt que de s'intéresser à des personnages masculins, agents de la violence intrinsèque de ces territoires miroirs de la disparité sociale du pays, le film dresse le portrait de femmes et des enjeux qu'elles vivent, mais surtout, de leur résilience. Alors que les hommes accomplissent leur destin dans la guerre du trafic de drogues, ces femmes demeurent les piliers de la communauté, ne s’empêchant pas d’idéaliser la possibilité d'une nouvelle vie. Loin de tout spectacle, la crudité intrinsèque du quotidien de la favela est présentée de manière quasi silencieuse. À travers une mise en scène se permettant d’emprunter les codes de la fiction et des dialogues francs qui n'ont pas la prétention d’expliquer le contexte sociologique, le film met en évidence la banalité du risque qui régit la vie quotidienne de la communauté.
Ana Alice de Morais
Programmatrice, RIDM
