Résumé
Le stade Maracanã brille de mille feux. Nous sommes en 2016, et toutes les caméras sont braquées sur l’inauguration des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. À quelques rues de là, c’est un tout autre monde. Assis sur un toit, des gamins regardent de loin les feux d’artifice. Nous sommes dans un bâtiment fédéral en ruine, sous le joug des trafiquants. Là vivent une centaine de familles miséreuses, dérobées au regard des prestigieux visiteurs internationaux. On y découvre peu à peu le lieu dans son intimité : au gré des rencontres, les habitants se dévoilent, dessinant ensemble le portrait d’un Rio oublié et occulté.
L'avis de Tënk
D’un côté de l’autoroute, les déshérités de Rio de Janeiro observent des hauteurs de leur immeuble d’habitation en ruine le faste ostentatoire des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’été. Malgré le contraste troublant de ces inégalités économiques criantes, les feux d’artifice qui illuminent le ciel au-dessus du stade inspirent des sentiments de fierté chez ces laissés-pour-compte qui n’auront pourtant jamais accès aux gradins du Maracanã. Cette image, forte et simple, semble résumer aussi bien le Brésil d’aujourd’hui que ce film essentiel d'Émilie Beaulieu-Guérette, qui filme avec bienveillance ces hommes et ces femmes qui survivent avec résilience et débrouillardise, loin des médias et de l’attention internationale.
Frédérick Pelletier
Cinéaste, programmateur