Dans ce court film teinté d’une grande douceur et bienveillance, le réalisateur nous donne un accès inédit à une réalité carrément invisible et quasi impensable : des jeunes queers musulmans, qui revendiquent leur double identité avec fierté. Avec tout le discours construit autour de la religion musulmane, il est presque normal que cette réalité ne nous ait jamais semblé possible. Il est fascinant de voir comment ces quatre jeunes fort différents - dont un dont l’identité demeure cachée - naviguent à travers les questions lourdes et complexes de l’appartenance, de la fine ligne entre besoin d’adhésion à une communauté et besoin de revendiquer sa différence. Si le film ne fait qu’effleurer un vaste sujet encore inexploré, il a la grande qualité de rendre visible non seulement cette double identité LGBTQ+ et religion musulmane, mais également les personnes queers et racisées, permettant de sortir un peu de l’imaginaire blanc autour des identités sexuelles. SKIES ARE NOT JUST BLUE nous fait également découvrir un jeune réalisateur fort prometteur, qui aborde de front des sujets sensibles et le fait avec une grande humanité.

Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk