Résumé
Une jeune femme se construit une réalité en imaginant ce que serait sa vie après le décès de ses parents. Absorbée par le lent processus de travail en solitaire dans la serre familiale, elle revit les souvenirs fantômes de sa mère et de son père cambodgien.ne.s. Le rituel de guérison par un travail physique se révèle progressivement au fil du temps. Alors que le toit en plastique au dessus d’elle supporte le poids des éléments naturels, le climat de plus en plus incertain menace cette nouvelle vie en solitaire.
L'avis de Tënk
The Plastic House prend la forme d’un mouvement de balancier, d’un côté l’espace clos et tamisé d’une chambre où une jeune femme cherche le sommeil, et de l’autre la serre lumineuse où elle travaille la terre. D’un côté faire le vide, de l’autre permettre à la vie de se déployer. Le motif de l’eau, qui relie les deux espaces, déploie ici toute son ambiguïté : ce fluide nourricier, qui permet aux plantes de croître, se montre délétère lorsqu’il se déverse en trombes lors d’une tempête, ou lorsqu'il s’infiltre insidieusement dans la maison. Sur la base de ce paradoxe, le film compose une atmosphère singulière en tissant des sensations de façon musicale. Sa quiétude est à la fois tranquillisante et morbide : entre deux gouttes d’eau, dans les images floues ou décadrées, c’est l’absence d’être chers qui résonne.
Olivia Cooper Hadjian
Membre du comité de sélection de Cinéma du Réel,
Critique aux Cahiers du Cinéma