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52 jours
83 min
Québec, 1999

Production : ONF / NFB
Français
Anglais

Les films de Tahani Rached



Résumé


Urgence! Deuxième souffle explore avec force la réalité d’une équipe de soir à l’urgence du Centre hospitalier Pierre-Boucher et révèle le quotidien des infirmières qui tiennent à bout de bras ce service essentiel à la population. La caméra nous entraîne dans le sillage de ces professionnelles et nous dévoile ce qu’elles doivent supporter pour composer avec les exigences de leur travail, qui s’exerce parfois sous un stress intense, à la limite du supportable. De la salle de triage à la salle de choc, des patient·e·s aligné·e·s dans le corridor à la salle d’attente, elles courent pour éteindre des feux, ne pouvant souvent répondre qu’à une seule priorité : le maintien de la vie. Il y a urgence, urgence à écouter ces femmes qui résistent et réussissent, malgré les difficultés, à maintenir la dignité humaine au centre de leurs préoccupations.

L'avis de Tënk


Ce documentaire, réalisé il y a plus de vingt ans, pourrait tout aussi bien avoir été tourné hier, tant la réalité qu’il dépeint demeure inchangée — seuls l’esthétique des lieux, les coiffures, ou encore éléments de traitement du film trahissent le passage du temps. 

C’est cette perspective historique sur quelque chose qui ne change pas qui donne à ce film un souffle renouvelé. À l’époque déjà, Rached lançait une alerte : il fallait écouter ces femmes-soignantes qui, avec dévouement, soutiennent un système au bord de l’effondrement. Vingt-cinq ans plus tard, une question m’est prescrite : les a-t-on écoutées? La réponse, accablante, semble être non.

Conséquences? Le corps social souffre depuis longtemps, parce que le système de santé souffre, parce que les travailleuses souffrent et les populations en souffrent. L’analgésique ne vient peut-être pas rapidement aux souffrant·e·s, mais le système de santé, lui, semble anesthésié depuis des lustres. Ces femmes qui prennent soin, dans un univers qui ne prend pas soin d’elles, incarnent, selon moi, une forme d’héroïsme.

Bref, ce film révèle une vérité : ce n’est pas que nous n’avons pas été prévenus, c’est que nous avons refusé d’entendre. Il témoigne de l’ampleur de notre surdité collective face aux cris étouffés de celles qui soignent et portent à bout de bras tout un système.


 

Sylvie Lapointe
Cinéaste

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