Résumé
Lorsque les journalistes et les secours quittent, que reste-t-il d’une crise humanitaire? Quelles sont les traces laissées par le déracinement de millions d’humains? Que retenons-nous de l’attente et des espoirs des foules anonymes? Nous accompagnons le photographe Frédéric Séguin dans un pèlerinage au cours duquel il retourne sur les lieux marquants de la crise des réfugié.e.s syrien.ne.s, et tente de retrouver les personnes qu’il a photographiées entre 2015 et 2017. Dans les champs autrefois boueux et remplis de tentes, la nature reprend ses droits. Sur les berges des îles grecques, les vagues ont déjà oublié les tragédies d’hier. Mais pourtant, les cicatrices restent vives chez ceux et celles qui ont été déraciné.e.s.
L'avis de Tënk
Le cinéma documentaire est pour moi un lieu de rencontre précieux et Ressacs en est l’exemple parfait. À l’origine, il y a la rencontre du photographe Frédéric Séguin avec les réfugié.e.s syrien.ne.s qu’il immortalise avec ses photos, gardant avec lui un souvenir de qui ils et elles étaient, une trace volatile de leur existence. Puis, il y a la rencontre avec les cinéastes qui suivent le pèlerinage du photographe sur les traces de ces hommes, femmes et enfants qui se redécouvrent en voyant leur portrait, comme allant à la rencontre d'elles-mêmes ou d’un instant d’eux-mêmes. Il y a cette idée forte de représentation qui traverse le film : l’importance d’être vu et de se voir pour se rappeler qu’on existe et qu’on est un humain parmi les humains. Un film magnifique, déchirant et lumineux à la fois. Et que dire de cette scène finale qui transcende tout ce que le film veut dire avec un simple champ-contrechamp ? Les seuls mots qui me viennent sont: « Ouch! Mon cœur… »
Ariane Roy Poirier
Directrice de la programmation
Plein(s) Écran(s)