Résumé
Mai 2017. La ville de Pont Breaux, en Louisiane, est le théâtre du festival de l’écrevisse. C’est un jour comme les autres, en Amérique.
L'avis de Tënk
Acadiana est un bel objet étrange et précieux, que l’on aura trop tôt le réflexe de positionner au rang des « inclassables » (c’est-à-dire ces films dont le langage connu semble insuffisant pour décrire l’expérience telle qu’elle est vécue). C’est qu’il n’est pas tout à fait un portrait anthropologique typique ni un documentaire s’adressant directement aux sujets du film. Car si les gens sont traités avec respect dans ce film, il semble que l’objectif de ce trio de talentueux cinéastes soit ailleurs. Il apparaît que le film s’intéresse à l’intangible, à des idées floues. L’Acadiane ou l’Americana, bref cette idée que chacun se fait des lieux qu’il habite, des destinations qu’il imagine. Car le regard de ce film se situe à la limite de la réalité et nous transporte dans un lieu autre, inatteignable, vaporeux ; d’où certains effets optiques subtils qui font surgir la magie de ces images, de même que ces ambiances sonores et musicales tantôt crédibles, tantôt totalement fantasmées. Et aussi, parce que c’est ça, l’Amérique ; une division des classes impossible à ignorer, même lorsque l’on fait la fête.
Paul Landriau
Directeur de la programmation, Plein(s) Écran(s)