Résumé
Film d’animation reposant sur l’observation des rapports d’agressivité dans le métro. Métaphore visuelle sur les gens qui s’y croisent en feignant de ne pas se regarder, les machines dévorantes qui y règnent. Images explosives (gravure sur pellicule), son (inspiré de machines domestiques) procédant d’improvisations en direct au cours de performances publiques.
L'avis de Tënk
S’inspirant de la démarche des musiciens Robert Marcel Lepage et René Lussier, qui travaillaient alors en utilisant les sons faits par diverses machines, Pierre Hébert compile diverses notes, des photos et des dessins d’observation pour réaliser un film sur les comportements sociaux dans le métro de Montréal. Refus de communiquer, imperméabilité à la présence des autres et puissance des machines sont les thèmes de cette réflexion sur l’urbanité qui exprime une violence contenue et interpelle le spectateur dans son expérience intime. Hébert amorce ici le travail sur les lieux et le matériau puisé à même le réel qui caractérisera ensuite son imposante série Lieux et monuments. La trame sonore de Chants et danses du monde inanimé — Le métro a pris forme au cours d’une série de performances publiques présentées au cours de l’automne 1984. Dans la filmographie du réalisateur, ce film créé dans l’urgence annonce aussi les expériences de gravure en direct qui vont suivre et culminer avec La lettre d’amour et La plante humaine.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise