Résumé
La réalisatrice Emily Gan suit le parcours de son père alors qu’il construit une ferme de salanganes - des oiseaux aux nids comestibles - dans son village natal en Malaisie, un lieu qu’il a quitté il y a des décennies. Ensemble, ils explorent les différents endroits où ils se sentent chez eux, parfois situés d’un bout à l’autre de la planète. À l’écran, les oiseaux volent d’une scène à l’autre, créant un lien entre ce père immigrant et sa fille.
L'avis de Tënk
Les salanganes sont des oiseaux dont les nids, fabriqués avec de la salive, constituent un mets très apprécié en gastronomie chinoise. Alors que les humains s’approprient leur habitation, les volatiles sont condamnés à reconstruire perpétuellement leur abri. Le père de la cinéaste Emily Gan a passé plus de la moitié de sa vie à Montréal, mais il compte laisser à ses descendants un investissement bâti dans un petit village de sa Malaisie natale : une ferme de salanganes. S’inscrivant dans une longue tradition de cinéma de la diaspora, Gan insuffle à cette métaphore du déplacement et de l’appartenance une tendresse et une délicatesse de regard qui adoucissent les écarts culturels et générationnels père-fille au cœur du film. Prix de la meilleure cinéaste émergente à Hot Docs 2019, "Cavebirds" est une réflexion poétique sur la migration et l’héritage qui trouvera son écho auprès de beaucoup.
Charlotte Selb
Programmatrice et critique