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Disponible en location
77 min
Québec, 2018

Production : Les Films de l'Autre
Français, Anglais
Français, Anglais

Les films de Carlos Ferrand



Résumé


Essai documentaire sur le philosophe allemand Walter Benjamin. Le film, divisé en 13 chapitres, raconte les années d’exil parisien de Benjamin entre 1933 et 1940. Persécuté par les nazis en tant que juif, marxiste et intellectuel, Benjamin vécut des années très éprouvantes, mais sans jamais abandonner son travail de penseur et d’écrivain. Pour s’enfuir, il attendit le dernier train quittant Paris quelques heures avant la rentrée de l’armée hitlérienne. Mais le destin le rattrapa à la frontière avec l’Espagne où on lui refusa le visa. Sachant que la police française allait le remettre à Gestapo, il se suicida. Malgré sa mort prématurée, son œuvre éclaire toujours notre époque.

L'avis de Tënk


Il revendique autant Baudelaire, Brecht, Proust que Marx et la Kabbale juive au rang des influences. Sa pensée déambulatoire combine théologie juive et matérialisme marxiste. Il a réfléchi aux origines de la société de consommation, aux mirages du progrès, aux dérives d’une société techniciste, à la fragmentation du temps dans notre appréhension de l’Histoire, au colonialisme et à la barbarie… Il comptait parmi ses ami.e.s Hannah Arendt, Gershom Scholem, Adorno et Bertold Brecht… Il a traduit l’oeuvre de Proust et Baudelaire, eu une profonde incidence sur les théories littéraires et esthétiques. Walter Benjamin est un inclassable, un philosophe dont la pensée procède par fulgurances, par bonds de sens, fragments-comètes qui illuminent la noirceur du crâne pour en ouvrir de nouveaux passages. Le film de Carlos Ferrand est une rare incursion réussie dans l’univers de la pensée brute.

On s’y promène de ville en ville, de fragment en citation, de pensée en démonstration. Les formats se succèdent, le ton est aussi insaisissable que son protagoniste, on y alterne entre le tragique de l’époque, le ludisme invétéré de la création et de la pensée libre de Benjamin, la profondeur des illuminations et leur absolue légèreté. C’est un film à réécouter. C’est un film promenade qui invite à la rêverie. Un film qui décloisonne et qui impressionne. La pupille dilatée, l’esprit en bataille, on en ressort avec une seule envie : se plonger dans l’œuvre de Benjamin avec au creux de soi quelques souvenirs impérissables - un regard caméra, une image au ralenti, une baleine animée, une rue de Moscou sous la pluie.

 

 

Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk

 

 

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