Item 1 of 4

Disponible en location
69 min
Martinique, 2021

Production : SaNoSi Productions, France Télévisions, Red Rizom Prod
Français, Créole Martiniquais
Anglais, Français

Les films d'Arlette Pacquit



Résumé


Retiré sur les contreforts de la montagne du Vauclin en Martinique, Monchoachi écrit tous les après-midis, après sa marche du matin dans les forêts de l’île. Poète (il dit que l’on devrait prononcer ce mot en tremblant), philosophe, essayiste, il cherche à construire une pensée qu’il revendique comme sauvage. Une pensée qui se déprend de l’Occident, donc éminemment libre. Nombreux sont ceux et celles qui ont puisé dans son œuvre une force de résistance, de création ou de survie face à la violence de la société contemporaine. Cheminer avec Monchoachi, c’est trouver écho à nos interrogations sur notre place dans le monde, en relation avec la Nature, la Parole et le Sacré.

L'avis de Tënk


          Des arbres qui marchent avec leurs pieds devant les yeux des regardants. 
          Oranger, fromager, banyan, sont les passeurs des temps du film Monchoachi, la parole sovaj. Plus d’une fois ce sont des filaos, figurant la mort, relayant la poésie de Monchoachi, qui ressemble, par moments, à une longue veillée mortuaire. Quant au fromager, c’est Xavier Orville qui affleure, et puis l’éruption de la montagne Pelée (la résilience du grand fromager de St. Pierre dont Aimé Césaire a fait l’éloge dans un poème resté secret), et les pouvoirs qu’il recèle, ceiba de son nom de kapok.
           En le banyan en forme de Y, deux corps fusionnent, le figuier maudit est enveloppe qui doucement étouffe l’arbre sous l’épiphyte. Il tombe du ciel, il arrime les mers, il parle au moins deux langues qui s’oublient dans les nœuds de l’écorce, étouffent, et naissent. Double et unique, lapo et liane, l’arbre est parole de lieux en déport, de houle et de ressac. « Les arbres ont une mémoire et se vengent » affirme Simone Schwarz-Bart. « Ils peuvent envoyer leurs racines jusqu’au plus profond du cœur de l’homme. » Mais comme la mort n’est pas le contraire de la vie, et que le chemin sert aussi à s’égarer, la réalisatrice avise : « dire la chose, c’est aussi lui donner vie, et peut-être qu’on n’est pas prêt à donner vie à cette chose-là. »

 

Nathanaël
Poète, essayiste et traductrice

 

À paraître en 2024
Andidan–cinémas intimes d'Arlette Pacquit.
Conversations entre Arlette Pacquit et Nathanaël

Item 1 of 4
Item 1 of 4
Item 1 of 4

Item 1 of 4