En plein confinement, dans un temps suspendu, deux femmes se racontent et dialoguent indirectement sur leurs vécus en tant que femmes et mères de famille immigrantes. De Jérusalem au Venezuela, le dispositif cinématographique et narratif de leurs vies se retrouve confondu dans un même espace-temps. La nostalgie d’un chez-soi, l’intégration, les langues, le foyer versus la ville hostile, etc. font échos aux nombreux récits et témoignages d'immigrations vécus sur le territoire. Ici, les corps des protagonistes semblent se figer le temps du film pour se confondre en deux voix off distinctes laissant dans le mouvement les gestes et regards subjectifs des enfants qui progressivement s’éloignent du cadre et des expériences de leurs mères. En filigrane, Life of a Dog libère par sa présence singulière des récits de vie invisibilisés, ceux dont on ne parle jamais et qui restent en arrière-plan… Alors, on a besoin de nouveaux repères et on se rattache, en laissant, par exemple, la douce présence de nos ami.e.s silencieux.euses à quatre pattes guider nos pas vers des horizons incertains.

Julia Minne
Programmatrice