Résumé
Le mardi 22 septembre 1998, le général Augusto Pinochet s’envole vers Londres pour un voyage d’agrément. Là-bas, il se repose quelques jours, prend le thé avec Margaret Thatcher. Il a l’intention de se rendre à Paris, mais de subites douleurs de dos l’obligent à se faire opérer dans une clinique de Londres. À son réveil, il est arrêté par la police. Que s’est-il passé?
L'avis de Tënk
Le cas Pinochet, réalisé par Patricio Guzmán, nous dévoile le passage d’Augusto Pinochet à Londres, en 1998, avant de se faire arrêter au même endroit. En contrechamp à cet événement, Guzmán nous montre les effets que son régime a eus sur des citoyen.ne.s chilien.ne.s. En faisant cet aller-retour tout au long du film, le réalisateur réussit à nous montrer l'absurdité du personnage et de la situation; celui qui aura créé un traumatisme générationnel semble profiter d’un voyage et de rencontres alors que ceux et celles laissé·e·s derrière pleurent la mort de certains proches.
Le cas Pinochet est mon premier film de Guzmán et loin d’être le dernier. J’ai remarqué que l’une des plus grandes qualités qu’un réalisateur peut avoir en faisant un documentaire est son écoute. Tous les moments filmés avec les personnes chiliennes qui nous racontent leur histoire sont alimentés d’une très belle douceur qui est due à la grande écoute et à l’amour que porte Guzmán pour ces personnes.
En plus d’être mon premier Guzmán, Le cas Pinochet est mon premier contact avec le coup d’État chilien survenu il y a 50 ans. Ce fût une expérience d’une part difficile, d’une part humaine et nécessaire. Au-delà des faits, Guzmán nous partage la douleur de ces personnes affectées. Je crois que c’est une manière plus qu’efficace de faire comprendre les impacts d’un tel événement sur l’histoire du pays. Bref, le cas Pinochet est un film nécessaire et touchant qui nous fait réellement comprendre les événements de 1973 en montrant les effets à long terme de ceux-ci.
Emile Dufresne
Assistant aux acquisitions chez Tënk
et cinéaste