Résumé
Le train pour Moscou raconte la fin d’une époque et la fin d’un rêve à travers les yeux de Sauro Ravaglia, cinéaste amateur, coiffeur et communiste. Sauro et ses amis rêvent d’un monde de paix, de fraternité et d’égalité: ils rêvent de l’Union soviétique. Une opportunité unique se présente lorsqu’ils ont la chance d’assister au Festival mondial de la jeunesse socialiste à Moscou. Sauro et ses amis s’arment d’une caméra 8 mm pour filmer leur grand voyage. Mais que se passe-t-il quand la réalité ne correspond pas à l’utopie ?
L'avis de Tënk
Federico Ferrone et Michele Manzolini nous font voyager dans le temps à travers un rêve, celui du socialisme, et un train qui nous conduit tout droit vers ce rêve fait de révolutions pour l'égalité et de luttes de libération. À travers des images et des documents sonores délavés, conservés aux "Archives nationales des films de famille - Home Movies" à Bologne et habilement montés par Sara Fgaier, la narration, confiée à la voix off du protagoniste Sauro, se transforme bientôt en une amère prise de conscience, d'abord personnelle puis collective : l'effondrement d'un système de valeurs qui avait nourri les espoirs de toute une génération dans l'après-guerre. Le contraste entre l'enchantement et l'égarement est le cœur battant d'un film qui nous parle de l'effritement d'un idéal dans le choc, à la fois conceptuel et visuel, entre la réalité et les images de célébration de la puissante machine de propagande du communisme soviétique.
Claudia Maci
Directrice de l’organisation du Festival dei Popoli