Résumé
Dans un club bien connu du milieu queer à Genève, Joy, jeune artiste trans, fascine le réalisateur. Elle doit être le personnage central de son film. Mais, hélas ! elle disparaît sans laisser de trace. Le spectacle sur la scène du club est peuplé de fantômes dont on ne sait s’ils ne sont pas en voie de disparition, comme Joy, évanouie au cœur des ténèbres.
L'avis de Tënk
Scintillement d’une pellicule noir et blanc, VHS couleur en fin de vie, œil omniscient d’une caméra de surveillance : les images des Oiseaux de nuit témoignent de la quête du cinéaste-narrateur pour retrouver la danseuse transgenre Joy, figure aperçue une nuit sur la scène d’un club queer de Genève puis volatilisée, à travers les espaces qu’elle a fréquentés. Comme toujours quand on filme la recherche d’une figure disparue, le souvenir épouse le fantasme et les faits deviennent des fantômes. Avec une grande sensibilité, le jeune réalisateur suisse Mateo Ybarra nous plonge dans une nuit fantomatique d’autant plus troublante que les pistes de danse semblent bien loin à l’heure de la crise sanitaire. Cet essai d’une quinzaine de minutes nous remémore les mystères d’une nuit peuplée et esquisse un portait d’une Genève décalée.
Nicholas Elliot
Programmateur au Festival du film de Locarno