Résumé
Le seuil de la forêt nous invite à une déambulation introspective nous plongeant au coeur de la forêt laotienne. Le film suit le cheminement de Dao, laissant ses pensées divaguer au rythme de ses pas, s’aventurant ainsi dans les profondeurs de sa mémoire. Entre les parcs de Rennes, où elle réside, et la jungle du nord du Laos, nous nous égarons avec elle dans un voyage intérieur, là où la frontière entre le passé et le présent devient poreuse.
L'avis de Tënk
La forêt, ici, n’est pas un décor, mais une matière vivante, poreuse – traversée par le souvenir. Pas à pas, la protagoniste ravive l’ascendance enfouie, les voix des ancêtres, les échos d’un ailleurs que le présent n’a jamais tout à fait absorbé.
Giulia Grossmann filme cet espace comme un seuil, là où se rejoignent deux terres, deux temps, deux identités. La marche devient un rituel d’ancrage, une manière de renouer avec le fil des origines à travers la vibration des sens.
Entre les arbres dénudés de France et la forêt luxuriante du Laos, le film explore la tension intime de l’exil – cette fracture où se loge le désir d’appartenance. Dans le grain vibrant de l’image et les résonances profondes du son, la forêt se révèle comme un territoire intérieur, un passage entre la perte et la persistance. Un lieu liminal où le visible se mêle à l’invisible, et où chaque souffle semble rappeler le monde à lui-même.
Pascale Ferland
Cinéaste, enseignante et programmatrice