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49 min
France, Finlande, 2017

Musique originale : Éric Bentz Production : Seppia
Russe
Français, Anglais

Essai



Résumé


Au milieu de la taïga sibérienne, à 700 kilomètres du moindre village, se sont installées deux familles, les Braguine et les Kiline. Aucune route ne mène là-bas. Seul un long voyage sur le fleuve Ienisseï en bateau, puis en hélicoptère, permet de rejoindre Braguino. Elles y vivent en autarcie, selon leurs propres règles et principes. Au milieu du village : une barrière. Les deux familles refusent de se parler. Sur une île du fleuve, une autre communauté se construit : celle des enfants. Libre, imprévisible, farouche. Entre la crainte de l’autre, des bêtes sauvages, et la joie offerte par l’immensité de la forêt, se joue ici un conte cruel dans lequel la tension et la peur dessinent la géographie d’un conflit ancestral.

L'avis de Tënk


Au cœur de la Sibérie orientale, dans une Russie toute droit sortie d’un tableau de Millet, vivent deux familles, quasi voisines. Loin de tout, en pleine forêt, elles ne se supportent pas et doivent vivre ensemble, le plus loin possible l’une de l’autre. Les enfants eux, petites bêtes fauves aux allures du début du monde, n’ont que faire des querelles et préfèrent se laisser aller à la force du jeu qui transcende toute distance. Mais aux portes de cet éden trouble, la modernité gronde et n’a d’égards pour rien ni personne.

 

 

Œuvre documentaire d’incursion totale, aux images troublantes parce que vraies, "Braguino" laisse une trace, une sensation de ce qu’habiter veut dire. Rares sont les films qui parviennent à nous faire ressentir le territoire d’une telle façon. Tourné avec grande maitrise et sensibilité, "Braguino" nous parle donc de cette relation intime, filiale qui nous lie profondément à lui, et nous rendrait prêt à tout pour le défendre. "Braguino" est une œuvre de l’espace, des lieux que nous habitons, que nous partageons, et de la résistance à les voir changer. Mais c’est aussi un film sur le temps, sur le retrait et sur l‘éloignement. Épargnés par le bruit du monde qui gronde, des territoires se fraient un chemin et se créent en nous, et nous en créons avec lui. Et par les temps qui courent, il est également précieux de se rappeler que nous avons plus souvent besoin de nos voisins que nous aimerions le croire.

 

 

 

 

 

Nadine Gomez
Cinéaste

 

 

 

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