Résumé
Le premier film réalisé par les ouvriers du Groupe Medvedkine. Il suit la création d’une section syndicale CGT dans une usine d’horlogerie par une ouvrière dont c’est le premier travail militant en 1968. Comment Suzanne réussit à mobiliser les autres femmes de l’entreprise, malgré la méfiance des dirigeants syndicaux et les intimidations du patronat.
L'avis de Tënk
Le cinéma comme dispositif technologique au service de la classe ouvrière et de sa libération ? En s’ouvrant sur des images tournées en salle de montage, c’est ce à quoi le film Classe de lutte semble aspirer. Réalisé par les ouvriers du Groupe Medvedkine de Besançon, sous la tutelle de Chris Marker, ce documentaire engagé témoigne des étapes entourant la création d’une section syndicale dans une usine d’horlogerie. Y travaillent une majorité de femmes sollicitées pour leur travail minutieux, mais sous-payées et peu reconnues pour leur apport essentiel au bon fonctionnement des opérations. En suivant le parcours de Suzanne, mère de famille et ouvrière militante qui ne recule devant rien, ni l’oppression et l’intimidation patronale, ni une éventuelle rétrogradation, le film donne la parole aux travailleurs et travailleuses, et témoigne des difficultés auxquelles ils et elles font face.
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur