Résumé
Après la mort du père, trois soeurs essayent par tous les moyens de redonner goût à la vie à leur mère. Ce court métrage est construit à la fois d’archives personnelles et d’images tirées des collections de l’Office national du film du Canada.
L'avis de Tënk
Silvana est un voyage suspendu entre mémoire intime et vertige intérieur. Composé exclusivement d’archives en noir et blanc, ce court documentaire transcende l’hommage pour devenir un murmure sensible, un poème visuel sur l’absence.
La voix grave et lointaine d’une narratrice nous guide à travers des paysages dévastés, des visages anonymes, des fragments d’un monde d’après-guerre. Son récit, tissé de souvenirs diffus et d’anecdotes fragiles, évoque le deuil d’un père, la dérive d’une mère inconsolable et la présence silencieuse de la mort au quotidien.
Un hiver glacé, un avion dans la tempête, des regards figés, un canari immobile : les images ne décrivent pas, elles évoquent. Elles résonnent, glissent doucement, portées par une musique inquiétante. Le film avance avec lenteur, comme si chaque plan devait être retenu, ressenti, absorbé. Dans cette densité nostalgique, Silvana parle de la perte, mais aussi du silence qu’elle laisse derrière. Et lorsque la mère, un jour, choisit de rejoindre l’absent, c’est tout un monde qui bascule.
Plus qu’un récit sur le deuil, Silvana explore la façon dont la douleur intime imprègne le réel. Et comment, malgré tout, quelque chose en nous choisit de rester. De continuer à vivre.
Ayesha Sheikh
Cinéaste et et ancienne étudiante de L'inis