Résumé
La vie personnelle et professionnelle de celle que l’on appelait familièrement La Bolduc est racontée par Simone et Nana de Varennes qui ont bien connu, dans les années 1930, cette chanteuse au succès triomphal. Derrière les couplets pleins de truculence de cette courageuse Gaspésienne, le film trace un parallèle avec le milieu ouvrier des années 1960.
L'avis de Tënk
Le nom de Jean-Pierre Masse est souvent associé aux films La nuit de la poésie 27 mars 1970 et La nuit de la poésie 28 mars 1980, les deux documentaires culte qu’il a co-réalisés auprès du grand Jean-Claude Labrecque. Cependant, peu de gens savent qu’en 1968, il a consacré un film à la légendaire autrice-compositrice-interprète québécoise Mary Rose Anna Travers, alias La Bolduc. À travers des images d’archives et des entretiens inédits avec des proches de la chanteuse, Masse nous la présente comme porte-parole de la classe ouvrière, une femme courageuse et résiliente, qui a su donner une voix et de l’espoir aux Canadiens français pendant la Grande Dépression. Grâce à son humour, son sens du rythme et son franc-parler, La Bolduc a réussi à faire entrer la musique folklorique québécoise dans la modernité, tout en obtenant un succès fulgurant. Swing la baquaise demeure encore aujourd’hui un film méconnu, qui mérite davantage d’être découvert. La scène d’ouverture à elle seule vaut le détour; La Bolduc serait-elle à l’origine d’une vague de rock garage francophone qui fit fureur dans les quartiers ouvriers de la métropole à la fin des années 60? À vous de décider.
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur