Résumé
Sur les traces de Marguerite Yourcenar convie le spectateur, à la façon d’un road movie, à reprendre les principaux chemins parcourus par l’écrivain, à poser leur regard sur les paysages qu’elle a vus, à découvrir les lieux dont elle s’est imprégnée. Par un traitement impressionniste visant surtout à explorer de façon sensorielle l’univers de Marguerite Yourcenar, ce film nous fait voyager tantôt en Europe, en Amérique, en Égypte et en Inde. Par les mots de l’écrivaine et les témoignages de ceux qui l’ont connue, la réalisatrice sonde la mémoire de cette femme, la puissance de ses écrits, ses actions écologiques et la relativité du bonheur.
L'avis de Tënk
Lire Yourcenar convainc. L’entendre lue émeut et percute tout autant. Marilù Mallet propose une médiatisation sensible du matériau littéraire autobiographique de Yourcenar, dans une narration à la première personne performée avec virtuosité. La voix éraillée et mesurée de Sophie Clément laisse croire que Yourcenar elle-même nous parle. Une narration soutenue par des images qui défilent; entre reconstitutions, entretiens avec des gens qu’elle a marqués et photos d’archive sépia qui propagent une « inquiétante mélancolie ». Un amalgame qui rend la rencontre avec Yourcenar multidimensionnelle autant qu’elle paraît profondément véritable. On y découvre les engagements variés de l’autrice qui avait entre autres un grand souci des problématiques environnementales. Mallet réalise un minutieux travail d’humanisation de cette femme de lettres dont le talent ne se résume en rien à une rigueur intellectuelle. Elle met en évidence l’onirisme et la magie qui chargent ses écrits. Le fil conducteur mouvementé nous transporte à travers ses voyages et les pérégrinations de son esprit, qui prennent leurs sources dans une enfance déracinée, mais ancrée dans l’amour des choses simples : un penchant pour l’herbe; pour les vaches; pour une chèvre aux cornes dorées.
Gabrielle Ouimet
Directrice artistique de Tënk
