Résumé
Un ovni cinématographique, composé de sketches pour lesquels le chanteur Philippe Katerine engage proches et ami.e.s. Un voyage intime plein d’humour et de fantaisie, pop et aérien, secrètement tenaillé par le sentiment de la précarité de la vie, et oscillant de manière indécidable entre cueillette sauvage et arrangement de la réalité. Sous des dehors légers percent des thèmes autrement plus sérieux : le fantasme, la mort, l’enfance.
L'avis de Tënk
Des obsessions du chanteur Philippe Katerine, on croit tout savoir, car il les dévoile depuis 30 ans dans ses chansons foutraques et virtuoses. Mais sa dernière en date, Mignonisme - qui le voit renouer avec son talent de dessinateur - ne doit pas occulter sa passion pour les excréments ou une auscultation très sexuée du paysage périurbain qui l’a vu grandir. Peau de cochon renoue avec la tradition des films à sketches. Ici, Katerine fait jouer (et joue) sa fille. Là, il fouille dans les archives de son grand copain Dominique A. Plus loin, il bricole des histoires spécialement pour nous, sous couvert de tests de caméra. Il relate surtout sa vie de tournée avec ses musiciens d’alors, des Little Rabbits complices qui se prêtent au jeu de l’improvisation. On pense souvent à Alain Cavalier pour ce cinéma de l’intime, aux images tremblées et à la voix off complice. Un cinéma faussement amateur qui presse dans un rire grinçant le réel et la fiction pour nous offrir ce jus très singulier, au charme désormais vintage.
Benoît Hické
Programmateur et enseignant