Résumé
En 1962, Oscar Niemeyer est invité à concevoir un ensemble architectural destiné à abriter une foire internationale dans la ville de Tripoli, au Liban — un projet qui ne sera jamais achevé. L’inertie du vide interroge la manière dont l’architecture opère dans un État en faillite. En examinant la précarité du site inachevé qui subsiste encore aujourd’hui, le film propose une réflexion sur la crise socio-économique que traverse actuellement le pays.
L'avis de Tënk
La lumière sur le béton
Des échos radiophoniques
Une plante qui pousse parmi les fissures
كیف لا نغرق في السراب
Sous l’œil de Joyce Joumaa, travellings optiques et panoramiques latéraux nous font découvrir les travaux inachevés de l’architecte Oscar Niemeyer pour ce qui devait être une foire internationale dans la ville de Tripoli. C’est à travers les points de fuite des structures et les tensions géométriques qui se font écho entre le travail de l’architecte et celui de la cinéaste, que Joumaa trace avec finesse les questions sociopolitiques que ces structures sous-tendent. Certain·e·s s’y remémorent des souvenirs d’enfance. D’autres y voient une métaphore de la récession économique de 2019 ou encore des récents effondrements dans la ville. Au fil des différents tableaux, le vide n’apparaît plus inerte sous la perspective de Joumaa, mais se transforme peu à peu en mouvement; un mouvement ponctué d’une conception sonore où se mêlent archives radiophoniques et musique futuriste évoquant une nouvelle aube portée par la parole de celles et ceux qui y vivent en périphérie.
Matthew Wolkow
Cinéaste et curieux de métier