Résumé
Long métrage documentaire tourné à trois endroits aussi éloignés les uns des autres – la Louisiane, l’Acadie et le Québec – mais où l’on joue “Le reel du pendu”, une pièce musicale interprétée au violon, à l’harmonica, à la guitare ou à l’accordéon depuis plus de deux cents ans. À travers cette musique improvisée d’un condamné à mort, le spectateur est invité à découvrir pour son compte « le son des Français d’Amérique ».
L'avis de Tënk
Se promenant du Québec à la Louisiane, en passant par l'Acadie - bref du nord au sud du territoire qui formait jadis la Nouvelle-France -, André Gladu, dans Le reel du pendu, s'intéresse à la musique traditionnelle et à la parole d’une partie importante de la diaspora francophone d’Amérique du Nord. Ce premier film du cinéaste annonce la série "Le son des Français d'Amérique" (inscrite au patrimoine de l'UNESCO en 2017), qu'il coréalisera avec Michel Brault entre 1974 et 1980. Musicologue à sa façon et ethnographe de la présence française sur le continent, Gladu montre comment une culture, ici principalement par le biais de la musique et de la chanson, se transmet et survit en contexte minoritaire. En allant à la rencontre des gens, sans utiliser de voix off explicative au montage, le réalisateur, héritier à bien des égards de Pierre Perrault, parvient à s'immiscer là où la culture de masse n'a pas encore tout à fait pénétré les esprits. Il résulte de ce travail minutieux de documentariste un témoignage vibrant d'une époque et d’un mode de vie qui, déjà au début des années 1970, semble appartenir à un passé plus ou moins lointain.
Jean-Philippe Desrochers
Critique