Dans Flamenco à 5h15, les enseignant·e·s Susana et Antonio Robledo nous ramènent à l’essence même du flamenco, dépouillé des castagnettes, des robes à pois colorées aux couleurs vives et aux multiples volants, image folklorique dans laquelle on le cantonne trop souvent. À la fois un genre musical, un type de danse et une culture foisonnante, le flamenco porte la vie d’un peuple marqué par de nombreuses déchirures, mais qui toujours se tient debout, fier. Ainsi, la réalisatrice Cynthia Scott nous amène, à l’instar des élèves de la classe, à comprendre pas à pas certains fondements de la culture et de la danse flamenca. Le film nous révèle un contraste fascinant où deux univers opposés se rencontrent. Au contact de leur professeure Susana, les élèves habitué·e·s à la douceur, la retenue et la délicatesse du ballet, tentent lentement d’insuffler de l’émotion, de la force et de la fougue à leurs mouvements. Ces frappes cadencées des pieds, ces rotations élégantes des mains, en apparence simples, ne prennent d’envergure que lorsqu’ils sont ressentis, enivrés de grâce et d’affirmation. Tanguant entre les danses plus graves telles que la seguiriya et les plus festives comme la bulería, les élèves ouvrent leurs horizons, guidé·e·s par Susana et Antonio qui nous invitent à prendre part au voyage.

Anik Salas
Réalisatrice, présidente de Réalisatrices Équitables