Résumé
Deux jeunes femmes ont utilisé leur propre corps comme arme de guerre, en participant à une grève de la faim dans les prisons turques. Cette grève de la faim a été réprimée de manière sanglante par l’armée. Entre portraits et images d’archives, une réflexion sur la résistance et le sacrifice de l’individu face à la violence de l’État. Ce film fait partie du triptyque “Notre corps est une arme”.
L'avis de Tënk
Par l'interrogation frontale de deux rescapées décrivant les terribles séquelles d’une grève de la faim menée en prison, Clarisse Hahn nous donne à voir dans ce court film un portrait saisissant du combat politique et de la mise à l'épreuve de sa détermination. Par le montage d'images d’archives de la télévision turque témoignant de l’arrestation violente de militants kurdes, le film élabore une construction brillante juxtaposant deux temporalités comme les deux facettes d’un même récit. L’origine et la conséquence physique (et médicale) d’une lutte se mettent ainsi à raconter une troisième histoire hors-champ : le temps de l’incarcération et du supplice des corps.
Artiste du montage, Clarisse Hahn rend ainsi tangible l’impossible représentation de la violence et du sacrifice contenus dans les mots et la mémoire des survivantes.
Terence Chotard
Cinéaste
