Résumé
Cet autoportrait illustre le chaos sensoriel provoqué par ce que l’on nomme les « acouphènes permanents », qui relèvent de la typologie des douleurs dites « fantômes », semblables à d’inépuisables vagues d’ondes sonores qu’il faut apprivoiser afin de définir un nouvel état du silence.
L'avis de Tënk
Il y a de ces films que l’on vit plus que l’on regarde, qui viennent nous chatouiller profondément à l’intérieur et laissent en nous une marque en seulement quelques minutes. Le silence a disparu est un de ces films rares; il nous hante longtemps encore après le premier visionnement. Présenté dans la section Impression(s) lors de la 6e édition de Plein(s) Écran(s), une programmation qui dévoile des œuvres aussi sensibles que sensorielles, ce court métrage expérimental de Sarah Seené nous plonge dans un chaos sonore subjectif tout en nous enveloppant dans un noir et blanc apaisant. Les images en Super 8 et le montage intuitif évoquent le cinéma surréaliste et psychanalytique de Maya Deren, comme un spectre de plus qui vient hanter le film. La cinéaste utilise tout le pouvoir sensoriel du cinéma pour mettre en lumière les conséquences physiques du trauma, et les fantômes dont elle parle en nous chuchotant à l’oreille deviennent indéniablement les nôtres.
Ariane Roy-Poirier
Directrice générale et de la programmation
Plein(s) Écran(s)