Primas dresse un portrait poétique de Rocío et sa cousine Aldana, deux adolescentes argentines ayant subi des crimes atroces lors de leur enfance, qui sauront se libérer du lourd spectre du passé durant leur transition à la vie adulte.
Sillonnant l’Argentine et Montréal, les jeunes filles s’initient à la danse, au mime, au théâtre et au cirque. Elles exprimeront par leur corps, ce que seuls leur imaginaire, leur unique point de vue et leur résilience sans faille peuvent révéler.
Ce documentaire est porté par la force de Rocio et Aldana, deux jeunes argentines que l’abject n’a pas su briser. Ainsi, bien que le récit bouleversant des crimes sexuels immondes qu’elles ont vécus se grave dans nos mémoires, on retient aussi de Primas une célébration de la vie et de la beauté (humaine). Par son approche intime d’une grande finesse éthique, Laura Bari parvient à exposer la puissance de la famille, de l’amitié, de la solidarité et de l’amour. De plus, la mise en scène d’un processus exploratoire du geste artistique expose, avec poésie, les possibilités expressives, voire émancipatrices, du corps.
Hubert Sabino-Brunette
Enseignant, programmateur
Originaire d’Argentine, Laura réside à Montréal depuis vingt-cinq ans. Cinéaste autodidacte, elle choisit le cinéma pour faire converger l’art, la construction identitaire, la santé mentale et l’éducation. En 2009, elle réalise et produit Antoine, premier long-métrage sur la vie imaginaire d’un jeune garçon aveugle, sélectionné dans une trentaine de festivals et récompensé par une quinzaine de prix. Ariel (2013), son deuxième long-métrage également présenté dans plusieurs festivals internationaux dont IDFA, Thessaloniki et BAFICI, témoigne du parcours d’un homme qui se reconstruit après un terrible accident. Primas (2017) complète la trilogie et révèle à nouveau le pouvoir de l’imagination à travers la singularité de l’approche artistique de Laura Bari qui repousse les frontières entre le réel et l’imaginaire.