C’est à tâtons, en nouant délicatement les cordages qui leur permettent de se hisser tour à tour à la cime des arbres, mais surtout en écoutant les sursauts des pensées de chacune que les éclaireuses parviennent peu à peu à illuminer la forêt de leur présence.

Avec la même rigueur qui anime leurs tâches de gestion du camp, les protagonistes tissent un réseau d’entraide et de confiance qui leur permet de s’exprimer avec une sincérité rare. C’est aussi de cette capacité d’expansion vers soi et l’autre, de cette clairvoyance partagée, que finissent par jaillir les étincelles.

Ce film rend compte d’un cadre au sein duquel elles seules opèrent, éloignées des contraintes auxquelles les soumettent leurs rôles sociaux. On peut alors aisément admirer leurs réussites, la technicité des tâches effectuées, la vivacité et la force qui anime leurs mouvements tout comme la détermination qui semble les habiter. Il nous y est aussi possible d’intercepter les regards complices échangés, lueurs et manifestations de l’intensité du rapport de sororité qui les lie. 

Yulia Kaiava
Assistante éditoriale de Tënk