Résumé
Ce documentaire est l’une des premières enquêtes cinématographiques sur la condition de la femme en Italie, analysée sous ses différents aspects : économique, social, psychologique, quotidien. À l’opposé des modèles féminins proposés par l’industrie culturelle - les stars du cinéma et les mannequins des magazines de mode -, Cecilia Mangini choisit ses protagonistes parmi de vraies femmes, de tous âges et de toutes régions : ouvrières, paysannes, travailleuses à domicile, émigrantes, femmes au foyer, femmes âgées et très jeunes filles. Dans la destinée de ces femmes, la lutte apparait : lutte syndicale contre l’exploitation, lutte pour la paix, la défense des libertés et la démocratie.
L'avis de Tënk
Ce moyen métrage, réalisé sur commande du Parti communiste italien, analyse la difficile condition des femmes, prises entre travail – industriel ou traditionnel – et patriarcat, tant au nord qu’au sud du pays, pour tenter de révéler les mécanismes du capitalisme italien naissant et les drames sociaux cachés sous la façade du boom économique.
Cecilia Mangini cherche ses protagonistes parmi les vraies femmes, de tous âges et de toutes régions : ouvrières, paysannes, travailleuses à domicile, émigrantes, femmes au foyer. Elle montre des travailleuses qui participent aux luttes syndicales pour défendre leurs emplois, contre les licenciements, contre l'exploitation dans les usines et dans les champs, contre l'utilisation abusive du travail à domicile ; des travailleuses qui s’engagent dans les luttes progressistes pour la paix, pour défendre les libertés et la démocratie.
En 1965, le film remporte le Prix spécial du jury – composé par Joris Ivens, Jerzy Toeplitz et John Grierson – au Festival de Leipzig, mais en Italie, il ne se voit pas attribuer le visa de qualité, ce qui équivaut à en empêcher la diffusion.
Paolo Pisanelli
Cinéaste et collaborateur de Cecilia Mangini
